Mali : un ancien Premier ministre prône le non-alignement

Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali (avril 2014 – janvier 2015), a exprimé sa désapprobation envers l’Ukraine pour avoir pris parti dans la crise au nord du Mali. Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook le vendredi 16 août, il a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine, la situation sécuritaire et la transition politique au Mali. Mara a mis en avant la nécessité pour les autorités maliennes de maintenir une position de neutralité vis-à-vis des puissances étrangères.

Il a soutenu la décision du Mali de rompre ses relations avec l’Ukraine, qu’il accuse d’avoir trahi le pays en soutenant les rebelles du Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) lors des affrontements de juillet contre l’armée malienne et ses alliés russes. Mara appelle à une condamnation générale de l’attitude ukrainienne à travers l’Afrique, soulignant l’importance de soutenir les autorités maliennes dans leurs efforts diplomatiques.

Cependant, il met en garde contre l’importation de conflits étrangers au Mali, recommandant aux autorités de ne pas se laisser emporter par des réactions émotionnelles en matière de géopolitique. Selon lui, le non-alignement, qui a été la stratégie du Mali depuis l’indépendance, reste la meilleure approche pour le pays, qui doit se concentrer sur ses propres défis.

Concernant la situation sécuritaire, Mara déplore une dégradation dans plusieurs régions et insiste sur l’importance de l’intelligence en complément des moyens militaires pour combattre le terrorisme. Il souligne que l’intelligence est la clé pour vaincre cette menace.

Il critique également la prolongation de la période de transition, rappelant qu’il avait proposé une initiative en janvier 2024 pour « sauver la transition », mais celle-ci n’a pas été suivie. Selon lui, la transition doit aboutir rapidement, car même ses partisans en réclament la fin.

Mara appelle enfin les autorités à prendre conscience de la gravité de la situation et à agir pour sortir de la crise. Il exhorte à l’unité nationale et au dialogue, soulignant que la réussite de la transition passe par son achèvement. « Personne n’est contre la transition, mais elle ne sera réussie que si elle prend fin », conclut-il.

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