Passé par l’équipe de France juniors, le pongiste de 32 ans fut courtisé par le Mali avant de s’engager pour le pays de la Teranga. Portrait.
De père sénégalais et de mère malienne, Ibrahima Diaw, né le 9 juillet 1992 à Créteil (France) a d’abord joué pour l’équipe de France juniors avant de rejoindre la sélection du Sénégal de tennis de table.
L’ancien champion d’Europe juniors 2008, qui entrera en 16e de finale ce lundi contre le Hongkongais Wong Chun Tin, a pourtant failli défendre les couleurs du Mali.
« En catégorie de jeunes, Diaw a remporté beaucoup de médailles lors des Championnats de France et intégré les Bleus, raconte son entraîneur Mohamed Guèye.
La concurrence en seniors étant très forte, il souhaite, dans un premier temps, représenter le Mali. Mais ce pays ne possédait pas de fédération de tennis de table. Du coup, il opte pour la terre paternelle, en avril 2019 ».
Entre Ibrahima et le tennis de table, c’est une histoire d’amour : « Il a commencé le tennis de table, à 7 ans à l’école, en loisirs. L’entraîneur de l’US Créteil l’a repéré, lui a offert sa première licence et sa première raquette. Ce qui l’a motivé à pratiquer le tennis de table. Il était aussi fan de football étant jeune ».
Le quart de finaliste des derniers Championnats du monde, en 2024 à Busan (Corée du Sud) a pourtant tardé à avoir sa nationalité sénégalaise.
« J’ai repéré Ibrahima Diaw et lancé les pourparlers avec l’ancien président de fédération, en 2015, afin de le faire représenter le Sénégal.
Malheureusement, cela ne s’est pas fait car il n’était pas sûr de lui à ce moment-là. En 2018, je suis allé, à nouveau, rencontrer le président de la Fédération, afin de lui présenter mon projet de le faire jouer en équipe nationale, pour renforcer le niveau de la sélection.
Nous avons mis un an, à peu près, pour obtenir sa nationalité et lui permettre d’intégrer l’équipe du Sénégal.
Cela n’a pas été simple, mais ils (les dirigeants) se sont battus d’arrache-pied, pour obtenir sa nationalité», explique le technicien.
En 2019, le Lion étrenne enfin sa première sélection avec le Sénégal à l’occasion de la Coupe d’Afrique, à Lagos, où il s’incline contre le champion d’Afrique, Aruna Quadri (Nigeria) 4 sets à 3.
Par la suite, il décroche le bronze à la Coupe d’Afrique en Tunisie (2023) qui précède le Tournoi Qualificatif Olympique, où il domine le champion d’Afrique en titre, Aruna Quadri, N°13 mondial.
Après une première participation ratée aux JO de Tokyo en 2021, Diaw a réussi son entame à Paris face au Népalais Santoo Shrestha. Une victoire nette 4 sets à 0.
Il abordera ce lundi son 16e de finale avec l’envie de prendre sa revanche sur Wong Chun Tin (Hongkong), qui l’a déjà battu (3 sets à 1) en janvier 2024…
Youssouph Badji
Vox Populi – Sénégal
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