Créances cotonnières de la campagne 23/24: Pas de péril en la demeure

Créances cotonnières de la campagne 23/24
Pas de péril en la demeur

Du 2 au 7 juillet, le PDG Nango Dembélé a effectué une visite dans les filiales Est, Sud et Centre de la CMDT en compagnie d’une imposante délégation comprenant des administrateurs généraux, des membres du personnel de la direction et de filiales et du président de la Confédération des Sociétés Coopératives de Producteurs de Coton (C-SCPC), Yacouba Traoré. Le périple a conduit le PDG et sa suite successivement à Keleya, Bougouni, Koumatou, Katile (Filiale de Sikasso), en passant par Zankasso, Zankapela, Tiala et Bla (filiale de Koutiala) ainsi qu’à Balabougou et Dioila (filiale de Fana). Il a donné lieu un peu partout à des entretiens et échanges directs entre visiteurs et producteurs sur l’état d’avancement de la campagne cotonnière quant à l’approvisionnement en intrants, aux difficultés liées à la pluviométrie ainsi qu’avec l’état des cultures.
Devenu l’instrument favori des détracteurs de la Transition, vraisemblablement pour pousser le monde du coton à la révolte, le patron de la CMDT a tenu pour la circonstance à apporter des éclairages sur le retard accusé dans le paiement du coton de la campagne précédente, en indiquant que plus de 160 ont été réglés sur 176 milliards. Comme quoi, il n’y a aucun péril en la demeure, contrairement aux informations distillées sur les réseaux sociaux. Ce retard, dit-il, n’est pas imputable à la trésorerie de la CMDT, mais plutôt à la situation macro-économique mondiale. Et, coupant court aux allégations, le PDG en a profité pour expliquer le mécanisme de la commercialisation du coton : « Au début de chaque campagne, une fois que nous connaissons nos estimations de production et le prix du kilo du coton graine, on fait un simple calcul pour déterminer nos besoins pour faire financer la commercialisation par un Pool bancaire dont le leader est la BDM-SA. Malheureusement, cette année, seule la BDM a participé, obligeant la CMDT à puiser dans ses propres ressources pour démarrer la campagne de commercialisation ». Et d’assurer qu’aujourd’hui le paiement a déjà atteint plus de 80% tout en promettant une sortie définitive de la situation dans les semaines à venir.
La situation macro-économique n’est pas moins responsable du retard accusé dans l’approvisionnement en intrants, selon le patron de la CMDT. Nombreux sont les opérateurs économiques, explique-t-il, qui ont désisté suite à leur incapacité de mobiliser les fonds nécessaires au niveau des banques afin d’importer l’engrais.
Sur l’état de la campagne, la situation, certes contrastée par endroit, reste satisfaisante dans l’ensemble. A Sikasso, si le semis est de 80% des prévisions, à Fana et Koutiala il est de 63%, assuré le Dr Nango Dembélé, en notant au passage que pour l’atteinte des objectifs de campagne, les paysans sont disposés avec les récentes pluies à poursuivre les ensemencements jusqu’au 20 juillet, conformément aux indications de l’encadrement technique ainsi que des assurances de Mali-Méteo selon lesquelles l’hivernage durera jusqu’en novembre. Le Pdg est somme toute persuadés que tous les signaux convergent vers une bonne campagne 24/25 en tant que campagne repère pour la CMDT. Selon le Pdg, en effet, elle présente toutes caractéristiques de l’année 2021/2022 où le Mali avait réalisé une production record de plus de 788 000 tonnes de coton graine. En termes d’approvisionnement en intrants plusieurs coopératives ont reçu la totalité de leur besoin. Et dans l’ensemble nous avons dépassé les 80% du complexe coton, a expliqué l’illustre visiteur en invitant les paysans à suivre les conseils de l’encadrement afin de booster le rendement à l’hectare.

Quid de la campagne 24/25 par filiales ?
325 500 tonnes de coton et 917 200 tonnes de céréales attendues à Sikasso

C’est du moins l’assurance donnée par l’administrateur général de la filiale, Daouda Traoré, sans occulter les difficultés d’installation des cultures à cause de l’irrégularité des pluies. Pour ce faire, il a invité les producteurs à écouter les conseils de l’encadrement afin de révolutionner le rendement. Déjà, en termes d’emblavures, selon ses explications, «sur 317 000 de prévisions la réalisation est de 283 000 ha de complexe coton, soit un taux de 83%». Et en termes d’approvisionnement de sa filiale en intrants, selon M. Traoré, il est de 94% pour le complexe coton et 81% pour l’urée et le complexe céréales.

Koutiala s’engage à booster la productivité

«Nous avons Koutiala la campagne 2024/25 s’annonce sous le signe de la maîtrise des perspectives et de la productivité». Telle est l’assurance donnée par le premier responsable de la filiale Ousmane Sanogo. Et comme aux niveaux des autres filiales, à Koutiala, l’engouement des Cotonculteurs à retourner aux champs reste intact et n’aura pas été affecté outre mesure par le retard accusé dans le paiement des recettes de coton. Sous réserve d’une bonne pluviométrie, M. Sanogo a engagé la filiale à atteindre ses objectifs de production en termes de production coton pour 210 000 tonnes de coton et 888 300 tonnes de céréales. En termes d’emblavures, la filiale est à 69% pour le complexe coton et 46%. Cette baisse, notamment par rapport à la campagne précédente, est corollaire au démarrage difficile de l’hivernage, explique-t-il, en assurant qu’en termes d’apprivoisement en intrants sa filiale est à 100% pour les complexes coton et céréale et 87% pour l’urée.

A Fana «La campagne augure de bonnes perspectives »

Pour, Fana sur la réalisation du plan de campagne, selon l’Administrateur Général, sur un programme de 120 000 hectares, la filiale Centre a réalisé 75 877 ha, soit un taux de 62,23%. Encore en deçà de la campagne précédente, à ce stade, cette baisse est imputable au manque de pluies qui a freiné les opérations culturales pendant la première décade du mois de juin, occasionnant au passage des cas de resemis ou de reprises complètes des champs dans certains cas. Toutefois, en dépit des difficultés pluviométriques au démarrage, Issa Sidibé assure que «la campagne 24/25 augure de bonnes perspectives». Il en juge notamment par la motivation des paysans suite à la fixation du prix incitatif au kilogramme de coton graine à 300 et au maintien de la subvention.

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