Abuja: la Cédéao renforce ses efforts de médiation avec l’AES

L’Alliance de Etats du Sahel devenue confédération samedi 6 juillet, a réitéré sa volonté de rompre les amarres avec la Cédéao.

La soixante-cinquième Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté economique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est tenue à Abuja, au Nigéria. Présidée par Bola Ahmed Tinubu, président du Nigéria, cette session a abordé divers enjeux politiques, avec un accent particulier sur les relations avec l’Alliance des États du Sahel (AES).

Ainsi, la Conférence a exprimé « sa déception face au manque de progrès dans les interactions avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger », membres de l’AES. En réponse à cette situation, la Conférence a désigné Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président du Sénégal, comme Facilitateur de la Cédéao dans les discussions avec l’AES, en collaboration avec son homologue togolais Faure Essozimna Gnassingbé.

Lors de leur premier sommet, tenu à Niamey, le 6 juillet 2024, les chefs d’État de l’AES ont réaffirmé leur décision irrévocable de se retirer sans délai de la Cédéao. Cette déclaration, bien que préoccupante, a été abordée avec une volonté de dialogue et de médiation de la part de la Cédéao, afin de trouver des solutions durables aux tensions existantes.

La Conférence a également demandé à la Commission de l’organisation communautaire d’élaborer un plan d’urgence prospectif pour faire face à toutes les éventualités dans les relations avec l’AES. Ce plan doit prendre en compte les exigences de l’article 91 du Traité révisé de la Cédéao de 1993 et inclure des mesures pour renforcer la coopération et la collaboration entre les différentes instances régionales et continentales.

Dans son discours d’ouverture, dimanche 7 juillet, le président de la Commission de la Cédéao, Omar Alieu Touray, a souligné les conséquences graves du retrait de l’organisation par les États membres de l’AES. Il a rappelé que ce retrait affaiblirait la capacité collective de la région à faire face aux défis sécuritaires et économiques et risquerait d’isoler davantage ces pays sur la scène internationale. S’y ajoutent les restrictions de libre circulation des personnes et des biens qui pourraient également être imposées aux citoyens de ces pays dans l’espace Cédéao. La Conférence a réaffirmé son engagement « à maintenir des relations constructives et à poursuivre les efforts de médiation pour résoudre les différends ».

Par ailleurs, dans une décision forte, la Conférence a exigé la « libération sans condition » de l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum, actuellement en détention depuis son renversement, il y a près d’un an.

Aussi, la Cédéao continue de placer la démocratie et la bonne gouvernance au cœur de ses priorités. A cet effet, la Conférence a salué les efforts de la Commission pour la révision du Protocole additionnel de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance. Les consultations avec les États membres se poursuivront pour finaliser cette révision, renforçant ainsi l’ordre constitutionnel dans la région.

En Gambie, la Conférence a exhorté le gouvernement à accélérer l’adoption de la nouvelle Constitution, tandis qu’au Ghana, elle a encouragé un processus électoral inclusif et transparent pour les élections générales de décembre 2024.

Face aux défis persistants tels que le terrorisme et la criminalité transnationale, la Conférence a réaffirmé son engagement à éradiquer ces menaces. Pour ce faire, elle entend activer une force régionale de 5 000 hommes, débutant avec une brigade de 1 650 hommes. Des consultations seront facilitées pour la mobilisation des ressources nécessaires à cette initiative, avec l’objectif de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région.

La Conférence a également approuvé l’organisation d’un Sommet spécial sur l’avenir de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, en tenant compte des dynamiques politiques et sécuritaires régionales et mondiales. Ce sommet permettra de réfléchir profondément sur les relations entre les processus électoraux, la démocratie et le développement et d’intensifier les efforts pour atteindre les objectifs de la Vision 2050.

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