L’ex-colonel radié de l’armée tchadienne, Baradine Ordjo Kaoussou a été reconnu coupable d’assassinat et condamné à la prison à vie.
Jugé au cours de la session criminelle de la Cour d’appel de N’Djamena, tenue du 2 au 4 juillet, à la prison de Korotoro, situé à 600 kilomètres au nord de N’Djamena, l’ex-colonel Baradine Ordjo Kaoussou a été reconnu coupable. La cour l’a condamné à la prison à vie pour assassinat.
Le 21 mai, une vidéo postée sur les réseaux sociaux montrait cet officier de l’armée tchadienne exécuter sommairement un individu. Sur la vidéo, Baradine Ordjo Kaoussou présentait l’individu comme l’assassin de son oncle. Avant de l’exécuter à l’aide de son arme, cet ex-officier avait déclaré : « Si pour venger mon oncle, je dois aller en enfer, je m’en fiche. »
La publication de cette vidéo a provoqué une vague d’indignation des défenseurs des droits de l’homme. Baradine Ordjo Kaoussou sera arrêté par sa hiérarchie le 21 mai, radié des effectifs de l’armée et confié à la Justice.
15 militants du PSF libérés
Au cours de cette même session, la Cour criminelle a déclaré non coupables 15 militants du Parti socialiste sans frontières (PSF) et les a acquittés. Ils ont été interpellés le 28 février 2024 lors de l’assaut lancé par les forces de défense et de sécurité sur le siège de leur parti. Assaut au cours duquel l’opposant Yaya Dillo a été tué.
Parmi ces militants acquittés, figure Salay Deby Itno, le petit-frère du défunt président Idriss Déby Itno et oncle paternel de l’actuel président Mahamat Idriss Déby Itno. Il a été présenté par le gouvernement comme le complice de Yaya Dillo dans sa tentative de « rébellion » contre les institutions de l’Etat. L’opposant a été accusé d’avoir attaqué le siège des services de renseignement avec des armes à feu le 27 février. Attaque qui a fait des morts du côté des forces de sécurité et de celui des partisans de Yaya Dillo.