Lors d’une séance plénière tenue, le jeudi 27 juin, au Conseil National de Transition, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseini Sanou, a annoncé que le montant de financement de 60 millions de dollars américain obtenu par le gouvernement en avril 2024 avec la Banque Mondiale n’est pas encore décaissé.
Le Mali peine à décaisser les 60 millions de dollars promis lors des Réunions du Printemps d’avril 2024 du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale à New York. C’est ce que l’on pourra retenir en substance du passage du Ministre de l’Economie et des Finances le jeudi devant le Conseil National de Transition. « Le gouvernement a obtenu des accords avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. A présent, il y a des difficultés pour mobiliser ces ressources. Les 60 millions de dollars qui avaient été annoncés ne sont pas encore décaissés », a déclaré le ministre de l’économie et des Finances devant le CNT, soulignant que le pays traverse des difficultés financières.
Dans le même registre, le ministre Alousseini Sanou de poursuivre que le Mali est confronté à beaucoup de crises engendra un resserrement très important du financement de l’économie nationale. « Les bailleurs de fonds ne nous accompagnent pas », lance le ministre devant les membres de l’organe législatif de la transition. Ce faisant, poursuit-il toujours, la Banque centrale a adopté une nouvelle politique de resserrement de la liquidité qui, selon lui, a créé des énormes difficultés pour les banques à assurer le financement correct de l’économie nationale. Le Ministre de l’économie et des finances dira que les conditions imposées par la Banque Mondiale (BM) ne sont pas en faveur de notre pays. En fait, la Banque mondiale exige du Mali une baisse de la masse salariale comme l’une des conditions sine qu-à-non pour qu’elle autorise le décaissement de ces montants.
Pour l’instant, le gouvernement malien n’est pas prêt à se conformer à cette injonction de la Banque mondiale pour pouvoir obtenir les 60 millions de dollars. Les autorités misent sur la carte du Niger, qui s’est engagé à vendre son pétrole au Mali à un prix bas pour soutenir le secteur énergétique confronté à une rupture afin de fournir l’électricité à son clientèle. Toute chose que la Banque mondiale ne veut pas tout en souhaitant que les achats d’électricité se fassent à partir des pays de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS).
Au terme des réunions de printemps d’avril 2024, le ministre de l’économie et des finances avait obtenu une promesse de financement de 60 millions de dollars (soit 36,9 milliards FCFA) auprès de ces institutions de Breton Wood. C’est la Banque mondiale qui devait « immédiatement » mettre à disposition du gouvernement de transition malien cette somme. Un montant que le Mali devait utiliser pour « l’amélioration de la fourniture d’énergie». C’est-à-dire, ces millions de dollars devaient permettre à l’Energie du Mali SA de faire face aux achats de carburants ou d’énergie à partir des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Outre, ce montant non décaissé encore devait également permettre d’accompagner d’autres projets pour la réalisation d’infrastructures photovoltaïque pour charger le mix énergétique.