Assaisonnements naturels sans additifs chimiques : Bio Cube, la référence de la fabrication de bouillons culinaires

Bio Cube est une start-up agroalimentaire avec un idéal : elle ne vise pas seulement à faire des affaires, à se faire de l’argent. Son ambition est de contribuer à la santé nutritionnelle et alimentaire des Burkinabè. « Notre objectif est de permettre aux consommateurs d’avoir des aliments sains qui préservent leur santé », clame sans ambages sa promotrice, Léonie Wendyam Kaboré. Tout est parti d’un constat, mais aussi de sa passion pour la cuisine saine. « Etant dans plusieurs groupes de femmes, j’ai remarqué qu’il y avait ce besoin d’avoir des assaisonnements sains en remplacement de tous ces cubes chimiques que l’on rencontre sur le marché. J’ai donc commencé à faire des propositions d’assaisonnements naturels. Par la suite, je me suis dit pourquoi ne pas mettre en place une entreprise pour ainsi contribuer à améliorer la santé des consommateurs, tout en créant de l’emploi ? Pour nous, la santé du consommateur est primordiale », confie-t-elle. Pour réaliser son rêve, dame Kaboré met en place la Société à responsabilité limitée (SARL) Bio Cube, spécialisée donc dans la transformation des épices et légumes bio en bouillons culinaires naturels, sans additifs chimiques. « En assaisonnements en poudre, nous avons deux gammes de produits : avec soumbala et sans soumbala.

La promotrice de Bio Cube, Léonie Wendyam Kaboré : « notre objectif principal est de donner du goût aux repas, mais aussi de contribuer à préserver la santé du consommateur ».

Dans chaque gamme, il y a une déclinaison de quatre saveurs : le bouillon de poulet, de bœuf, de poisson et de crevettes. En assaisonnement en purée, nous disposons de la petite touche qui est un mélange de plusieurs épices, légumes et herbes aromatiques, de la purée d’ail aux fines herbes, la purée de gingembre-oignon aux fines herbes, la purée de piment à la moutarde, la purée de gingembre pur. Nous avons aussi la chapelure assaisonnée qui permet de faire le poulet, la viande, le poisson panés », énumère-t-elle. Fidèle à son ambition première d’offrir des assaisonnements sains à sa clientèle, les produits de la start-up sont naturels et bio. Pour sa matière première en légumes et épices comme l’ oignon, l’ail, les herbes aromatiques, etc., l’entreprise s’approvisionne chez des producteurs certifiés bio, notamment les produits Eco bio de l’entreprise agroécologique Bioprotect qui dispose d’une certification nationale bio : le SPG (Système participatif de garantie). Pour les bouillons de poulet, l’entreprise n’utilise que le poulet local. A la qualité de la matière première, cela s’ajoute le respect des règles d’hygiène, des normes de la démarché qualité.

« Le respect des règles d’hygiène est une priorité »

Bio Cube dispose d’une gamme de produits d’assaisonnement en poudre

« Nous avons une unité qui respecte les standards en matière de transformation agroalimentaire. Mes outils de transformation sont en inox. Nous avons des salles distinctes pour le stockage des matières premières, des emballages, des produits finis et pour la production proprement dite », détaille-t-elle. Et avec un personnel sensibilisé, formé aux exigences en matière d’hygiène. Port de blouses, de charlottes, de gans, de masques, propreté corporelle, vestimentaire et du cadre de travail, sont des réflexes pour les employés durant tout le processus de transformation, qui va de la réception des matières de base à l’emmagasinage des produits finis, en passant par le contrôle de la qualité de la matière première, le tri, le lavage, le séchage, la transformation proprement dite, le conditionnent et l’étiquetage, relate fièrement la promotrice de Bio Cube. « Ici, le respect des règles d’hygiène est une priorité et tout le personnel en est conscient. Notre patronne est très exigeante sur la question », renchérit la responsable de la production adjointe, Haoua Maïga. Pour renforcer son attachement à la qualité et répondre à la demande croissante de la clientèle, l’entreprise veut aller à la certification qualité.

La cheffe de production adjointe, Awa Maïga : «le respect des règles d’hygiène est une priorité et tout le personnel en est conscient ».

« Nous travaillons à certifier nos produits à la norme nationale qualité NBF de l’ABNORM, mais aussi à avoir la certification bio », fait savoir l’auditrice-comptable, devenue transformatrice agroalimentaire par passion, mais aussi après plusieurs formations dans le domaine. Son entreprise participe à la lutte contre le chômage et la pauvreté, notamment chez les femmes. Elle emploie neuf personnes dont huit femmes. « Mon emploi m’aide beaucoup. Il permet de subvenir à mes besoins. Et sur ce plan, je ne me plains pas », confie tout sourire Mme Maïga qui y travaille depuis environ deux ans. Outre le cœur de métier de Bio Cube, qui est la transformation des produits d’assaisonnement naturels sans additifs chimiques, la start-up offre une gamme variée d’autres produits aliments alimentaires : la farine assaisonnée pour les fritures, la farine de maïs et la pâte de maïs fermentées qui servent à faire le donkounnou, sans oublier les poulets, les viandes et les poissons fumés. « La principale vertu de nos produits est qu’en plus d’être naturels, sans additifs chimiques, nous sélectionnons nos légumes, nos épices en fonction de ce qu’ils peuvent apporter à l’organisme. Nos produits sont riches en vitamines B2, C, D, K1, en fibres alimentaires, calcium, antioxydants, fer, protéines, magnésium, acide alpha linoléique et en fer. Notre objectif principal est de donner du goût aux repas mais aussi de contribuer à préserver la santé du consommateur », insiste Léonie Wendyam Kaboré.

Retour satisfaisant de la clientèle 

La première cliente de Bio Cube, Madina Saïdou : « les produits Bio Cube sont un somptueux mélange d’épices, de légumes et d’herbes aromatiques, sélectionnés avec soin pour faire de vos moments de cuisine et de dégustation, des moments de purs plaisirs ».

Les bouillons en poudre conditionnés dans des pots de 150 g et les purées dans des bouteilles de 350 g se vendent à 2 000 F CFA, excepté la chapelure de 200g qui est à 1 250 F CFA et la farine assaisonnée à 1000 F CFA le paquet de 200 g. Outre la boutique Bio Cube située au quartier Pissy, le consommateur peut avoir ces différents assaisonnements naturels dans les boutiques partenaires comme « Agribusiness Shop », « De chez nous », « Timy multi-services », « La volaille du Faso », « Ecobio ». Les ménages, les femmes, les restaurants sont les principaux clients de la start-up qui est en train de tracer durablement ses sillons. «Nous avons un retour satisfaisant des clients. C’est ce qui nous permet de tenir durant ces années et de varier davantage nos produits. Au départ, nous n’avons que des bouillons en poudre avec seulement trois saveurs.

Outre la boutique Bio Cube sise à Pissy, la clientèle peu acquérir ces produits dans les boutiques partenaires, notamment « Agribusiness Shop », « De chez nous », « Timy multi-services », « La volaille du Faso », « Ecobio ».

C’est l’appréciation positive de la clientèle et la demande croissante qui nous ont amenés à développer tous les autres produits que nous avons aujourd’hui », se réjouit Mme Kaboré. Madina Saïdou est l’un des clients de Bio Cube qui ne marchandent pas leur satisfaction à consommer ces produits naturels et sains. Première cliente de l’entreprise depuis son premier jour de lancement officiel, le 15 décembre 2018, Mme saïdou reste toujours attachée aux produits d’assaisonnement naturels de cette PME innovante. Elle dit être impressionnée par la qualité et la saveur desdits produits. « Je consomme principalement les bouillons, mais aussi les purées et la chapelure. Les produits sont naturels et rendent les plats encore plus délicieux. Un somptueux mélange d’épices, de légumes et d’herbes aromatiques, sélectionnés avec soin pour faire de vos moments de cuisine et de dégustation, des moments de purs plaisirs. La particularité des produits Bio Cube est que ce sont des produits naturels sans additifs chimiques », confie-t-elle. A ceux ou celles qui n’ont pas encore goûté à ces assaisonnements, la première cliente de Bio Cube les encourage à le faire. « Vous ne pourrez plus vous en passer comme moi ! Consommer Bio Cube, c’est manger sain. Pour la petite anecdote, j’en ai une fois offert à ma belle-sœur qui est dans un autre pays, et depuis elle en réclame à chaque fois que l’occasion se présente », relate Madina Saïdou. Inoussa Maïga est le promoteur de « Agribusiness Shop », une société spécialisée dans le markéting et la distribution de produits alimentaires et cosmétiques locaux et partenaire de Bio Cube.

« Bio Cube est l’un de nos fournisseurs. Nous commercialisons des produits de cette société qui sont essentiellement des bouillons alimentaires et des purées. Ce sont des produits très bien travaillés et qui ont tout pour nous plaire en tant que distributeur ambitionnant de faire connaitre les meilleurs produits locaux que nous avons. Qualité des produits, qualité du conditionnement et de l’emballage, ils ont tout pour plaire aux clients qui ne s’en privent pas», fait savoir M. Maïga. « Bio Cube fait partie de ces entreprises qui élaborent les meilleurs produits locaux que nous avons. Ces produits sont très pratiques, pour une cliente urbaine active en quête permanente d’options pour optimiser son temps, surtout dans la cuisine », ajoute-t-il.

Plusieurs lauriers

Le promoteur de Agribusiness Shop, Inoussa Maïga : « Bio Cube fait partie de ces entreprises qui élaborent les meilleurs produits locaux que nous avons ».

Au-delà de ses clients et partenaires, l’engagement de la première responsable de Bio Cube dans l’entrepreneuriat et dans l’offre des produits innovants de qualité lui a valu la reconnaissance d’autres acteurs. 2e sur 370 candidats à la deuxième saison du concours « Pépites d’entreprises » de la télévision privée BF1 en 2021, Léonie Kaboré a également été lauréate du prix FEE (Femmes entrepreneures engagées) aux Agribusiness Awards en 2019. Mais malgré ces distinctions et les progrès qu’elle enregistre depuis sa création, les difficultés qui frappent le secteur de la transformation agroalimentaire n’épargnent pas cette jeune start-up. Et la principale contrainte réside dans le difficile accès aux emballages. « L’emballage constitue un réel problème. Si vous interrogez les transformateurs agroalimentaires, 95% soulèveront le problème d’emballages. Avant, j’arrivais à avoir les emballages au Ghana. Mais, la COVID-19 est venue tout compromettre. Aujourd’hui, nous sommes obligés de commander en Chine. Ce qui nous revient plus cher et fait grimper nos productions.

Bio Cube dispose d’une gamme de produits d’assaisonnement en purée.

La bouteille pour les purées et la boite pour les assaisonnements en poudre nous reviennent à plus de 300 F CFA l’unité », déplore-t-elle. Et d’ajouter que le Burkina est riche de ses productions, des idées de ses filles et fils, de sa capacité à transformer ce que nous produisions, mais comment peut-on le faire convenablement si les entreprises n’ont pas accès aux emballages, s’il faut aller les chercher en Chine et qui viennent multiplier nos coûts de production par deux, poursuit la promotrice de Bio Cube. Pour elle, il est temps que le Burkina se dote d’une usine de fabrication d’emballages en plastique, en verre, etc. Cela aurait l’avantage de soulager les entrepreneurs agroalimentaires qui ont des idées innovantes, mais aussi de contribuer à booster la transformation agroalimentaire locale et à réduire les importations des denrées alimentaires. « Nous avons mal de voir que nos supermarchés sont remplis de produits alimentaires importés. Et en même temps, nos produits agricoles comme l’ oignon, la tomate, etc. pourrissent entre les mains des paysans », s’offusque Mme Kaboré.

Poursuivre son idéal

La start-up Bio Cube emploie neuf personnes dont huit femmes.

A la contrainte de l’emballage s’ajoute le coût des équipements de production. Pour être en phase avec les standards internationaux en matière de transformation agroalimentaire, les outils de production doivent être en inox, avec des coûts d’acquisition élevés, aggravés par les taxes, explique-t-elle, l’air impuissante. Et toutes ces difficultés font que le « secteur de la transformation agroalimentaire demande beaucoup d’argent ». Ce qui pose le problème de l’accès aux financements qui constitue une autre grosse épine aux pieds des jeunes entrepreneurs. Si pour le développement de sa PME, dame Léonie a pu bénéficier de l’appui technique et financier du projet Profejec, de « Pépites d’entreprises », du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), de l’Association Yolse Tuuma, il n’en demeure pas moins que le nerf de la guerre reste une équation.

« Le secteur évolue, et nous avons besoin de nous mettre constamment à jour sur le plan des technologies de transformation, mais aussi de renforcement de nos capacités », souligne-t-elle. Les obstacles sont certes, nombreux et multiformes, mais ils ne sont pas de nature à entamer l’engagement de cette jeune dame entrepreneure, battante et passionnée, qui sait où elle veut aller. Pour preuve, elle envisage d’augmenter les capacités de production de son unité, élargir les points de vente des produits Bio Cube dans tous les quartiers de Ouagadougou. Par conséquent, de créer davantage de l’emploi pour les jeunes et les femmes, tout en répondant à son idéal qui est d’offrir des produits d’assaisonnement naturels, sains de qualité aux populations.

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