L’organisation appelle ses États membres à mettre en œuvre sans délai la carte d’identité biométrique et l’abolition du séjour limité.
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a exhorté fermement ses États membres à accélérer la mise en œuvre de deux mesures clés pour la libre circulation des personnes dans la région. Il s’agit de déployer la carte d’identité biométrique de la Cédéao et d’abolir la limitation de séjour de 90 jours pour les citoyens communautaires.
Dans un communiqué publié le 5 juin 2024, l’organisation régionale rappelle que « l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a abrogé l’exigence de séjour de 90 jours pour les citoyens de la Communauté entrant dans d’autres États membres. Cependant, cette décision […] n’a pas encore été mise en œuvre en raison du manque d’informations et de volonté politique et a entravé la réalisation de la phase 2 du Protocole sur la libre circulation – Droit de résidence. »
S’exprimant à Lagos lors d’une réunion sur la gestion des frontières, le directeur de la libre circulation Albert Siaw-Boateng, représentant la Commissaire Massandje Touré-Litse, a insisté sur la nécessité pour les États membres de déployer et d’accélérer la mise en œuvre de la carte nationale d’identité biométrique de la Cédéao (ENBIC, sigle anglais) ainsi que l’abolition de la limite de séjour de 90 jours.
« Il est crucial d’être bien préparé aux défis migratoires inattendus comme la pandémie de Covid-19. Une révision du Protocole sur la libre circulation s’impose donc », a ajouté M. Siaw-Boateng.
Le contrôleur général adjoint du Service d’immigration nigérian, David Adebambo, a souligné que « l’adoption de l’ENBIC est une étape cruciale vers la libre circulation, ajoutant que cet atelier permettra d’identifier les obstacles et les solutions pour sa mise en œuvre. »
Des recommandations pour lever les derniers freins
À l’issue de ces discussions techniques, le groupe de travail sur la gestion des frontières a formulé des recommandations visant à harmoniser les politiques et à lever les défis opérationnels liés au déploiement de l’ENBIC et à la suppression de la limitation des séjours.
Cette rencontre visait à renforcer la coopération entre les services d’immigration de 10 pays de la région : Bénin, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana , Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Nigeria, Sénégal et Sierra Leone.
L’organisation sous-régionale continue ainsi de pousser pour une application effective de la libre circulation des personnes, plus de 40 ans après l’adoption du protocole y relatif en 1979.