Bamako : Un tricycliste se fait renverser par peur des policiers

La raquette policière n’est pas un mauvais souvenir au Mali. Bien qu’il existe des agents honnêtes et intègres, cette triste réalité fait de la police l’un des corps habillés les plus décriés, alors qu’ils sont censés collaborer avec la population civile pour mener à bien leur mission régalienne.

À Bamako, il est difficile de passer une journée ou une nuit sans être témoin d’une scène qui crée de la méfiance entre les populations civiles et les forces de l’ordre, notamment celles chargées de réguler la circulation et de patrouiller la nuit.

Cette méfiance découle souvent des mauvaises pratiques de certains policiers, qui usent de leur autorité pour extorquer de l’argent aux usagers de la route. Cette situation engendre non seulement de la frustration, mais aussi des comportements dangereux de la part des conducteurs, qui, par peur des forces de l’ordre, provoquent parfois des accidents.

Aujourd’hui, les usagers de la route les plus ciblés par la raquette policière sont généralement les transporteurs. Parmi eux, les conducteurs de mototaxis et de tricycles semblent les plus indignés. « Que tu sois en règle ou pas, tu es obligé de payer 500 ou 1000 FCFA au passage. Parfois, tu payes à chaque fois qu’un policier te siffle pour un contrôle, et pour rentrer avec combien finalement ? », s’énerve un conducteur de tricycle.

Ce dernier, qui venait de se faire renverser ce mercredi 29 mai 2024 après avoir aperçu un policier en partance pour le marché Soukouninkoura, témoigne de son expérience. Très en colère, il raconte avoir été obligé de donner un billet de 1000 FCFA à un agent avant le lieu de son incident, malgré que sa charge dans son engin n’était pas volumineuse.

Les pratiques de certains policiers ne font qu’aggraver la méfiance entre eux et les usagers de la route. Au lieu de renforcer la sécurité et de créer un climat de confiance, ces actes de corruption érodent le respect de l’autorité. La police, qui devrait être un pilier de la stabilité et de l’ordre public, se trouve ainsi discréditée aux yeux de ceux qu’elle est censée protéger.

Cependant, il est urgent que des mesures soient prises pour réformer ces pratiques et restaurer la confiance entre les forces de l’ordre et la population civile. Car seule une police intègre pourra remplir efficacement sa mission de protection et de service à la communauté. Si le processus de militarisation en est la solution, tant mieux !

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