A l’issue du Conseil des ministres du 17 avril 2024, le gouvernement Béninois a donné son accord pour la transmission à l’Assemblée nationale, le projet de Convention portant statut du Fleuve Mono et création de l’Autorité du bassin du Mono (Abm) pour ratification. Une démarche qui donne un écho favorable à l’une des recommandations du Rapport mondial 2024 des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau qui encourage fortement les Etats partageant les mêmes ressources en eau à nouer des accords de gestion.Le fleuve Mono est un fleuve que partagent le Togo et le Bénin. Long d’approximativement 467 km et drainant un bassin versant d’environ 25 000 km2, il coule du département portant le même nom en République du Bénin, vers la République Togolaise. Le Mono est un concentré de potentialité pour des activités agro-pastorales, industrielles, la fourniture d’eau potable, d’électricité, etc. À 160 km de l’embouchure, le barrage hydroélectrique de Nangbeto a été construit grâce à un partenariat de 1987 entre le Togo et le Bénin. C’est donc un fleuve à grande potentialité pour les deux pays.
En rappel, les autorités béninises et togolaises ont signé, en 2014, une convention pour mettre en place une gestion commune des ressources en eau du bassin du fleuve Mono. Ils justifient cet élan « par le potentiel de ce cours d’eau pour les activités agro-pastorales, l’alimentation en eau potable, l’industrie, l’hydro-électricité ainsi que pour la préservation des écosystèmes et de la biodiversité ». Dans la foulée, le parlement togolais a ratifié la Convention depuis 2021.
Selon le gouvernement béninois qui amorce maintenant la procédure de ratification, cette démarche vise à assoir une « synergie d’actions entre les deux pays, l’objectif étant de contribuer au développement intégré et durable du bassin du fleuve mais aussi de ses affluents, sous-affluents et défluents. Sont également pris en compte, les plans d’eau naturels et artificiels, les lacs, les eaux souterraines. Il en est de même des zones humides, des écosystèmes aquatiques et terrestres qu’ils impactent, de l’embouchure du fleuve, y compris la zone d’influence côtière et océanique ».
La ratification du Bénin permettra l’entrée en vigueur de ladite Convention. Ce qui permettra « l’élaboration et la mise en œuvre de solutions rationnelles et concertées aux problèmes liés à la gestion des ressources naturelles du bassin du Mono entre les communautés, d’une part, et les deux États, d’autre part », souligne rapport du Conseil.
« Une gestion concertée du bassin du fleuve Mono peut aider le Bénin et le Togo à maximiser les gains économiques et environnementaux tout en réduisant les risques de désaccord et de conflit », prévient une source parlementaire togolaise citée par notre confrère Malik SOULEMANE du site daabaaruagri.com.
Dans un contexte de crise climatique imposant la entre autres la raréfaction de l’eau, cet élan des deux pays riverains est à saluer. Ains, selon Alvaro Lario, président du Fonds international de développement agricole (FIDA) et président d’ONU-Eau : « L’eau, lorsqu’elle est gérée de manière durable et équitable, peut être une source de paix et de prospérité. C’est aussi l’élément vital de l’agriculture, le principal moteur socio-économique pour des milliards de personnes ».