Dialogue Inter-Malien : Mirage ou Solution ?

Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a présidé ce vendredi, au Centre International de Conférences de Bamako, la cérémonie de clôture du Dialogue Inter-Malien pour la paix et la réconciliation. La phase nationale de ces assises s’est tenue du 6 au 10 mai, marquant ainsi une étape d’affinement et de synthèse des solutions proposées aux niveaux communal, régional, des ambassades et consulats.

Après cinq jours d’intenses travaux en commissions suivis de plénières, plusieurs recommandations ont été formulées. Parmi les principales recommandations, figurent :

La prorogation de la durée de la transition de 2 à 5 ans.
La proposition de candidature du Colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle.
L’élévation au grade de général des colonels Assimi Goïta, Malick Diaw, Sadio Camara, Ismaël Wagué, Modibo Koné et Abdoulaye Maïga.
La création d’un cadre de concertation entre les pouvoirs publics, les partis politiques, la société civile et les légitimités traditionnelles en vue d’un consensus autour de la transition.
D’autres recommandations incluent la relecture de la Charte de la transition, la suppression de l’aide publique aux partis politiques, l’ouverture du dialogue avec les groupes armés, la dissolution des milices et des groupes d’auto-défense, ainsi que l’assurance de leur réinsertion socio-professionnelle. De plus, il est recommandé d’instaurer un cadre de dialogue permanent intra et intercommunautaire, d’apporter une assistance humanitaire aux populations affectées par la crise, et de privilégier le recours à nos us et coutumes pour la gestion des conflits.

Ces recommandations sont perçues par les partisans du dialogue comme une solution, mais certains analystes les considèrent comme un mirage. Maître Abdourahamane Touré souligne trois recommandations inquiétantes du dialogue inter-malien :

L’élévation de 6 officiers supérieurs de l’armée au grade de général, traitée dans le cadre des questions politiques et institutionnelles, suscite des interrogations sur son caractère paradoxal et sa pertinence.
La recommandation portant sur une nouvelle fourchette de 2 à 5 ans pour la durée de la transition, plutôt que de fixer un délai précis dans les limites des 5 années prévues par la charte, risque de créer de la confusion et des spéculations sur la durée réelle de la transition.
La proposition de candidature du Président de la transition, en contradiction avec l’article 9 de la charte qui interdit au président en exercice de se présenter aux élections présidentielles, soulève des questions juridiques complexes et remet en question le principe des clauses d’éternité destinées à ancrer la démocratie.
Il est important de rester fidèle aux principes et de ne pas prendre de décisions hâtives sur des questions sensibles et techniques qui nécessitent une réflexion approfondie et une analyse juridique rigoureuse.

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