Secteur bancaire au Mali : Les syndicats sur le pied de guerre

La stabilité sociale garantie par le pacte entre les plus hautes autorités du pays et les centrales syndicales est-elle menacée ? C’est la question qui préoccupe de nombreux observateurs depuis ce jeudi 28 mars 2024. En effet, le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers, Microfinances et Commerce du Mali (SYNABEF), par la voix de son Secrétaire Général, M. Hamadoun Bah, brandit la menace d’une grève, mettant ainsi en péril ce pacte social.

Dans un contexte social aussi délicat, cette annonce du SYNABEF tombe mal pour les responsables du pays, surtout en cette période de difficultés économiques. Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire dans les locaux de la Bourse du Travail, les responsables du SYNABEF ont exprimé leur indignation face aux atteintes à la liberté syndicale et ont exigé le retour immédiat et inconditionnel de tous les travailleurs injustement licenciés, sous peine de déclencher une grève.

Selon le Secrétaire Général du SYNABEF, M. Hamadoun Bah, le syndicalisme est actuellement sérieusement menacé à travers le pays, avec une répression croissante à l’encontre des libertés syndicales et des représailles contre les responsables syndicaux dans diverses structures.

À ce jour, 158 travailleurs ont été injustement licenciés chez UBIPHARM pour avoir revendiqué leurs droits depuis le 1er décembre 2023. S’ajoutent à cela les cas de licenciement chez BEREBEN, TOTAL Energy, OLA Energy, PETRO N’DIAYE, CORRIDOR, STAR OIL, Dépôt Sanké, Dépôt Shell TABAKOTO, et PMU Mali depuis 2022. Il est également mentionné l’ingérence de la Direction Générale de la BDM SA dans les activités syndicales, ainsi que les travailleurs de PMU Mali demandant depuis longtemps une reconnaissance de leurs diplômes sans succès.

Face à ces entraves à la liberté syndicale et au non-respect des engagements pris, les militants et militantes appellent le SYNABEF à rompre le pacte social et à déposer un préavis de grève dans les prochains jours pour se faire entendre, dénonçant une négligence voire un mépris des autorités envers leurs revendications.

Dans son allocution, le Secrétaire Général Adjoint du SYNABEF, M. Abdoulaye Keita, a souligné l’importance du respect de la liberté syndicale et des démarches entreprises par le bureau national du SYNABEF pour sauvegarder le pacte social, regrettant le manque de concrétisation des promesses faites aux travailleurs.

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