En ce mardi 26 Mars 2024, le Mali célèbre le 33ème anniversaire de la chute du régime du Général Moussa Traoré. Cette commémoration nous invite à réfléchir sur l’héritage du Mouvement Démocratique, dans un contexte marqué par l’évolution politique et sécuritaire du pays.
Il y a 33 ans, le soulèvement populaire qui a entraîné la chute du régime du Général Moussa Traoré symbolisait l’espoir d’un Mali nouveau, fondé sur les valeurs de liberté, de justice et de démocratie. Les acteurs de ce mouvement étaient perçus comme des héros, des « Sauveurs » capables d’instaurer un changement profond dans la gouvernance du pays.
Aujourd’hui, les acquis démocratiques sont visibles avec la liberté de la presse, l’expression politique diversifiée et le respect des droits de l’homme. Cependant, le chemin vers une véritable démocratie a été semé d’embûches. Les espoirs de bonne gouvernance ont souvent été déçus, avec des acteurs politiques accusés de corruption et de mauvaise gestion des ressources publiques.
La sécurité du pays est devenue une préoccupation majeure, avec la montée du terrorisme et des mouvements séparatistes. Les coups d’État successifs ont fragilisé les institutions démocratiques, mettant en lumière la faiblesse de l’État face à l’insécurité grandissante.
Certains observateurs estiment que le 26 Mars 1991 a laissé un goût d’inachevé, car les idéaux portés par le Mouvement Démocratique n’ont pas été pleinement réalisés. Les querelles internes, le népotisme et le clientélisme ont entravé le chemin vers le véritable changement, oubliant ainsi les aspirations profondes du peuple malien pour une gouvernance juste et équitable.
Il est temps pour les acteurs politiques maliens de se rappeler les raisons qui ont motivé la lutte pour la démocratie en 1991, et de travailler ensemble pour surmonter les défis actuels. Seul un engagement sincère envers les principes démocratiques permettra au Mali de réaliser le plein potentiel de son indépendance politique.