À la surprise générale, le conseil des ministres de ce mercredi a annoncé la dissolution de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) à la demande du ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Selon le ministre d’État, porte-parole du gouvernement, cette dissolution est conforme aux dispositions de la Loi n°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations. Il a ajouté que l’AEEM, créée selon le récépissé de déclaration d’association n°10281/MAT-DNAT du 20 avril 1991, ne défend plus les nobles causes des élèves et étudiants conformément à ses objectifs.
Le communiqué rapporte que l’AEEM a été plusieurs fois accusée d’être responsable de violences et d’affrontements dans le milieu scolaire et universitaire, avec notamment des accrochages à main armée entre les différents clans de l’association. Le dernier affrontement, datant du 28 février 2024, a entraîné la mort d’un jeune étudiant de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion ainsi que plusieurs blessés graves, ce qui a conduit à la suspension immédiate de ses activités dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre.
Des incidents similaires se sont produits en décembre 2017 et en octobre 2018, avec des affrontements entre factions rivales de l’AEEM dans d’autres facultés, causant morts et blessés. À chaque événement, les forces de sécurité ont effectué des descentes au siège de l’association, arrêtant certains membres en possession d’armes, de stupéfiants et de grosses sommes d’argent non justifiées.
La dissolution de l’AEEM vise à pacifier l’espace scolaire et universitaire conformément à l’une des recommandations des Assises Nationales de la Refondation : « Pacifier l’espace scolaire et universitaire pour en faire un lieu d’acquisition de savoirs et de connaissances et non de vandalisme et d’agressions permanentes ».