Mali : en plein retrait, la Minusma dénonce une détérioration de la situation sécuritaire

Les troupes et la police de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) doivent quitter, au plus tard le 31 décembre 2023, le pays sahélien en proie à la menace jihadiste.

Créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité, du 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique et effectuer un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) vit ses derniers moments.

Un processus de retrait graduel des Casques bleus engagés dans le cadre de cette opération internationale a été enclenché après qu’Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, a demandé devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, à New York (États-Unis), le départ « sans délai » de la Minusma. C’était le 17 juin 2023, soit deux semaines avant l’expiration du mandat de la mission onusienne.

Dans une note parvenue mardi soir à APA, la Minusma a indiqué avoir « achevé le retrait accéléré de toutes ses troupes et son personnel civil de sa base de Tessalit le 21 octobre 2023 » et être « également en train de se retirer d’Aguelhok ».

Cependant, elle a fait part de sa préoccupation par rapport à « la sécurité d’un convoi terrestre se dirigeant vers Gao, un trajet de plus de 550 kilomètres ». « Le départ de Tessalit marque la première fermeture d’un camp de la Minusma à Kidal, dans le Nord du Mali, dans un contexte où la situation sécuritaire se détériore, mettant en danger la vie de centaines de personnels civils et en uniforme », ajoute notre source.

En guise d’exemple, la Minusma a soutenu qu’un de ses avions a été touché, le 19 octobre dernier, par des tirs d’armes légères lors de son atterrissage à Tessalit. Mais il n’y a heureusement eu, d’après elle, aucun blessé parmi l’équipage ni de dommage majeur sur l’aéronef. Ainsi, la mission onusienne, « à Kidal, évalue attentivement la situation en vue d’ajuster le plan de retrait de sa base ».

De plus, les Nations Unies ont souligné « la responsabilité du gouvernement de transition du Mali à assurer la sûreté et la sécurité des Casques bleus » et invité la junte « à apporter toute la coopération nécessaire pour faciliter le retrait de la Minusma ».

Environnement hostile

« La mission s’adapte continuellement à l’évolution de la situation sur le terrain et à toute une série de contraintes logistiques, au-delà de son contrôle, et qui sont motivées par l’impératif de la sûreté et de la sécurité de ses soldats de la paix. Elle le fait en toute transparence et impartialité, conformément aux principes du maintien de la paix », précise le communiqué.

À deux mois de l’échéance du 31 décembre 2023, la Minusma est sous pression. Résultat, « ce retrait accéléré entraîne la destruction d’équipements, tels que des véhicules, des munitions, générateurs et autres biens, qui auraient dû être restitués aux pays contributeurs de troupes ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies dans le monde. Cela entraîne des pertes matérielles et financières importantes », déplore-t-elle.

Selon la Minusma, « de telles pertes auraient pu être évitées si les 200 camions, retenus à Gao depuis le 24 septembre 2023 en raison des restrictions de déplacement de l’État malien, avaient été autorisés à se diriger vers Kidal pour récupérer et transporter l’équipement depuis les trois bases de la Minusma ».

Assurant que la Minusma est « pleinement déterminée à respecter le délai » du 31 décembre 2023, les Nations Unies ont appelé « toutes les parties à permettre à la mission d’accomplir toutes les phases du retrait en toute sécurité et de manière ordonnée, conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *