Forum de sécurité et de paix de Lomé 2023 : les vérités crues d’Abdoulaye DIOP

Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye DIOP n’est pas allé avec mille chemins pour cracher ses vérités crues lors de sa prise de parole dudit forum ténu à Lomé, du 20 au 22 Octobre 2023.

Pour lui, il faut des dialogues, des échanges entre nous africains pour éviter que d’autres pays trébuchent Là ou le Mali est tombée. Le dialogue c’est à deux sens, la CEDEAO ne peut pas nous empchecher de sortir et nous envoyer ses émissaires. Nous disons non à cela. Même les pays en guerre, leurs ministres des affaires étrangères sont autorisés à voyager. Comment pouvons-nous résoudre des problèmes si on nous empêche d’aller parler avec les pays voisins, a-t-il rappelé.

Par rapport au rôle des organisations régionales pour pouvoir accompagner les transitions. Il a déploré que ces organisations n’arrivent pas à jouer leur rôle, avant d’ajouter qu’elles n’arrivent même pas à parler aux autorités transitoires.

Il a souligné que le multilatéralisme a un rôle important et essentiel à jouer dans la recherche de la paix et de la sécurité. Toutefois, il a aussi déploré le manque de solidarité entre les pays membres des organisations régionales. Qui doivent continuer à transformer leurs organisations pour qu’elles deviennent des véritables organisations des peuples pour continuer à promouvoir non seulement la solidarité, la paix mais aussi la prospérité.

Pour lui, le constat est amer car, dit-il « nous sommes dans une crise multilatéralisme d’où nos organisations régionales, internationales, toutes les organisations affiliées aux sécurités des nations Unies sont incapables de résoudre des problèmes ». « Même pour faire un communiqué sur l’attaque du bateau Tombouctou qui a fait plus d’une soixantaine de morts, le conseil de sécurité a été incapable de trouver un consensus pour faire un communiqué », a-t-il laissé entendre.

Et le chef de la diplomatie malienne de renchérir que « nous sommes dans une crise de la gouvernance mondiale qu’il faut revoir pour qu’elle soit plus représentative, plus démocratique plus juste et plus équitables. On ne peut pas, aujourd’hui, demander aux pays d’avoir la démocratie à l’interne et que les relations internationales ne soient elle-même pas démocratiques, et qu’un groupe réduit, un club de pays puissent diriger le reste du monde en laissant la majorité des forces économiques sociales, politiques qui ont émergé aujourd’hui ».

Par rapport à la représentativité de l’Afrique pour la prise des décisions au niveau des conseils de sécurité des nations unies, contrairement à beaucoup, il préconise la représentativité de l’Afrique en qualité, en substance et non en nombre. Il faut une représentative africaine digne et capable de defendre les intérêts de l’Afrique.

« Nos organisations ne doivent pas constituer une menace pour nous et nos populations. Quand nous voyons la CEDEAO, l’UA, la BCEAO, elles doivent nous rassurer mais plutôt elles nous font peur et constituent des menaces dans certains cas », pense-t-il. Il trouve que c’est extrêmement important qu’elles changent leurs logiciels pour sortir du mode punition sanction. Si la punition marche, le Burkina a basculé quand le Mali était sous sanction, le Niger a basculé…

Il a fustigé la violation des textes et des traités par les organisations régionales à travers la fermeture des frontières, des banques centrales qui ne figurent dans un aucun texte de la CEDEAO, encore moins de l’Union Africaine.

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