L’obtention de documents administratifs au Mali est devenue une épreuve où l’affinité personnelle et la capacité à verser des pots-de-vin semblent être les seules clés pour échapper aux tracas et aux magouilles. Cette situation rend l’acquisition de documents officiels de plus en plus difficile, que ce soit au sein des commissariats de police ou des mairies.
Malgré les mises en garde répétées des autorités, la corruption persiste. Un exemple flagrant de cette situation est la carte d’identité nationale, un document auquel chaque citoyen a droit, est légalement délivré à 1 700F. Mais le prix varie parfois en fonction des visages. Pour être en possession de cette pièce au montant légal, il faut avoir une relation personnelle. Les demandeurs de cette carte qui, curieusement, est devenue rares ces derniers temps, se voient parfois contraints de payer un montant supérieur à ce qui est légalement fixé. Certains fonctionnaires délivreurs avancent même des justifications douteuses pour ces coûts excessifs.
La corruption s’était étendue également à la délivrance de la fiche individuelle et de la carte biométrique sécurisée. Les centres d’enrôlement et de retrait de ces documents sont devenus des foyers de corruption, où il faut soit payer des pots-de-vin, soit attendre des semaines pour obtenir ce à quoi on a légalement droit. Cette corruption autour du processus de délivrance des documents administratifs a des répercussions sur les concours et les recrutements en cours au sein de l’armée. La situation nécessite la mise en place des mesures correctives pour mettre un terme à cette pratique qui perdure depuis trop longtemps.
Face à cette situation de corruption, il est temps que le Mali s’engage sérieusement dans la lutte contre la corruption dans la délivrance des documents administratifs, pour garantir un accès équitable et légal à ces documents essentiels pour ses citoyens.