Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’actions annuel, l’Alliance des journalistes maliens pour la nutrition et la sécurité alimentaire (AJMNSA) avec l’appui de l’ONG ‘’Œuvre malienne d’aide à l’enfance du Sahel (OMAES)’’, grâce à un financement du Programme Right2Grow, a effectué une enquête auprès de quelques acteurs concernés par la mise en œuvre des recommandations de la classification Intégrée des Phases de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) de septembre 2022 pour s’enquérir de la situation alimentaire et nutritionnelle dans notre pays. De son rapport, il ressort que la guerre est le principal facteur de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire au Mali.
Dans le cadre du suivi des recommandations de l’atelier de septembre 2022 sur l’analyse IPC, les membres de l’Alliance des journalistes maliens pour la nutrition et la sécurité alimentaire (AJMNSA) se sont entretenus avec les responsables de plusieurs structures étatiques et de la société civile intervenant dans le domaine de la lutte contre Malnutrition et l’insécurité alimentaire au Mali. Il s’agit du Système d’Alerte Précoce (SAP), de la Sous-Direction Nutrition (SDN), du Commissariat à la sécurité Alimentaire (CSA) et de l’UNICEF.
Des différentes rencontres, il ressort que 1 242 078 personnes sont en insécurité alimentaire actuellement au Mali de façons globales et réparties selon les différentes phases.
Ces recommandations concernent six points, dont entre autres, l’ouverture et la qualité de la prise en charge de la malnutrition aigüe pour réduire en urgence l’effectif des enfants et femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aigüe ; le plaidoyer pour accroitre le financement domestique de la nutrition ; le renforcement du dispositif d’assistance alimentaire d’urgence pour les populations en Phase 3 et plus.
Pour l’assistance alimentaire, sur une prévision de 1 841 067 personnes de la phase 3 et 4 identifiées par le SAP en novembre 2021, en tenant compte de l’insuffisance des ressources financières, 1 191 772 personnes ont bénéficié d’une distribution alimentaire gratuite (DAG) ; de 34 147 tonnes de céréales par l’Etat à travers le Commissariat à la Sécurité Alimentaire, selon le Commissaire adjoint Amadou Dembélé.
En outre, 2 029 360 personnes ont bénéficié d’un complément fourni par les partenaires techniques et financiers à travers les membres du Cluster Sécurité Alimentaire (Agences UN, PAM, FAO et une quarantaine d’ONG internationales et nationales).
En matière de soutien aux moyens d’existence, 26 800 ménages, soit 160 800 personnes ont été assistés à travers les cash-transferts effectués par le CSA sur les fonds des indemnités ARC pour un montant de 268 000 000 FCFA ; l’achat de 5000 tonnes d’aliment bétail pour un montant de 1 091 500 000 FCFA ; l’achat de 453 tonnes d’aliment poisson pour un montant de 499 650 000 FCFA.
A cela s’ajoute la réhabilitation de 5 puits pastoraux, la réalisation de 7 forages productifs, la réhabilitation de 10 forages pastoraux, de 11 périmètres jardins maraîchers, la fourniture de 11 kits maraîchers, de 11, 5 kilogrammes de semences maraîchères, de 3,575 tonnes d’engrais pour un montant de 739 925 629 FCFA.
Par ailleurs, les partenaires techniques et financiers, à travers les membres du Cluster Nut-SA, ont assisté 2 591 680 personnes dont 384 449 personnes parmi les Déplacées Internes (PDI) pour un montant de 46 376 230 000 F CFA.
Cette assistance se fait sous forme de coupons (76%), cash (17%) et en nature (7%).
En 2022, c’est un total de 3 374,19 tonnes de vivres qui ont été mobilisées à cet effet par l’Etat et ses Partenaires.
Selon les responsables du SAP, l’une des plus grandes difficultés qui favorise l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations est la guerre.
Le Mali vit depuis quelques années une crise sans précédente qui cause le déplacement de milliers de personnes.
Ce qui fait que la mise en œuvre de certaines activités pouvant contribuer à la réduction des cas de malnutrition est bloquée par l’inaccessibilité de certains services de l’Etat et de certains partenaires aux populations pour la mise en œuvre des programmes de prévention.
Avant cette crise, le Mali avait suffisamment réussi à réduire la prévalence de la malnutrition aigüe et chronique qui était jusqu’à 46% dans certaines localités, mais qui avait baissé jusqu’à 25 voire 20%. « La malnutrition aigüe aussi était descendue en dessus de 10%.
Outre l’insécurité alimentaire, les mauvaises pratiques de consommation d’aliment, d’hygiène/Wash sont les autres causes citées de la malnutrition dans beaucoup de localités, indique le Rapport. Par ailleurs, le rapport souligne les gros efforts effectués par le
SAP, le CSA, l’UNICEF et de l’AJMNSA dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans notre pays.