Ministre de l’Élevage et de la Pêche, M. Youba Bah, accompagné de son homologue de l’Agriculture, a présidé ce samedi à Kati la Journée mondiale de lutte contre la rage, associée à une campagne de vaccination gratuite pour les chiens et les chats. La cérémonie a enregistré la présence des représentants de l’OMS, de la FAO et de l’OMSA (Organisation mondiale de la santé animale).
« Tous pour un et une seule santé pour tous », c’est le thème de cette célébration. La campagne de vaccination lancée en présence des propriétaires de chiens et chats concerne les localités de Kati, Sanankoroba, Baguineda, San, Djoila et Koutiala. Cette campagne intervient à un moment ou l’augmentation des cas de rage devient préoccupante.
Selon le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé, cette année a vu la déclaration de 800 cas de morsures de janvier à août 2023. Cette tendance alarmante se confirme, avec 742 cas de morsures en 2020, 943 cas en 2021 (27 % d’augmentation) et une augmentation fulgurante en 2022, atteignant 1 515 cas (soit une augmentation de 61 %).
Au cours de la période de 2020 à 2022, il rapporte que le Mali a enregistré 17 cas de rage humaine, tous tragiquement suivis de décès. En 2023 seulement, nous avons déjà enregistré 11 cas de rage humaine, avec un bilan tout aussi tragique.
Bien que la rage soit une maladie mortelle, il pense qu’elle peut être évitée grâce à une action collective multiforme. Cela inclut la vaccination en masse des chiens, la sensibilisation du grand public à ses responsabilités envers les animaux, ainsi que la formation du personnel de santé pour une prise en charge adéquate des personnes mordues par des chiens enragés, y compris la prophylaxie post-exposition.
A l’en croire, cette campagne lancée répond de manière urgente à la nécessité de contrôler la propagation de la rage humaine à sa source. Dans son intervention, il insiste également sur l’importance de la collaboration entre les secteurs de la santé animale et de la santé humaine.
Toutefois, le représentant de l’OMS rappelle que l’année précédente, l’OMS avait soutenu la campagne de vaccination du bétail contre le charbon bactéridien, avec plus de 45 000 têtes vaccinées au profit de 396 bénéficiaires à Tombouctou, dans les communes d’Alafia et Douékiré. Cette année encore, en collaboration avec le ministère de l’élevage et de la pêche, l’OMS s’engage aux côtés d’autres partenaires pour lutter contre ce problème de santé publique qu’est la rage humaine.
Il souligne l’importance d’une collaboration, d’une synergie et d’un renforcement des systèmes de santé dans leur ensemble, en suivant les principes de « une seule santé » (ONE HEALTH). Pour éviter la fragmentation des efforts, l’OMS, la FAO, l’OIE et l’Alliance mondiale contre la rage (GARC) ont uni leurs forces pour élaborer un plan stratégique mondial visant à éliminer la rage humaine d’origine canine d’ici à 2030. « Ce plan en trois phases définit les changements sociétaux nécessaires pour atteindre cet objectif, en mettant l’accent sur le ciblage du réservoir de la maladie chez les chiens et l’alignement de la riposte à la rage sur les efforts de renforcement des systèmes de santé », a-t-il déclaré.
Il ajoute que ce Plan stratégique mondial fixe trois objectifs aux pays touchés, aux partenaires de développement et aux principales parties prenantes. Il s’agit d’utiliser efficacement les vaccins, les médicaments, les outils et les technologies pour stopper la transmission de la rage canine, produire des orientations basées sur l’expérience et des données de qualité pour mesurer l’impact, et mobiliser l’action multipartite pour maintenir l’engagement et les ressources. Il a conclu en réitérant le ferme engagement de l’OMS aux côtés de ses partenaires tels que la FAO et l’OIE, à apporter tout le soutien nécessaire au gouvernement pour éradiquer la rage humaine au Mali.