L’Ambassadeur Représentant permanent de la République du Mali auprès des Nations Unies, Son Excellence Monsieur Issa KONFOUROU, a prononcé une déclaration poignante lors d’une session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU le 11 septembre 2023. Cette déclaration couvrait divers aspects liés au Mali, notamment la situation politique, les défis de la mise en œuvre de sanctions, et l’utilisation du droit de veto par la Fédération de Russie.
Son Excellence Issa KONFOUROU a commencé par exprimer la compassion et la solidarité du Gouvernement et du peuple du Mali envers le Royaume du Maroc, touché par un tremblement de terre dévastateur. Dans son discours, il a évoqué le contexte de la demande initiale du Mali en août 2017 pour la mise en place d’un régime de sanctions par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette demande visait à sanctionner les auteurs d’entraves à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, signé en 2015. Cette demande avait conduit à l’adoption de la résolution 2374 (2017), renouvelée chaque année.
Poursuivant, l’Ambassadeur a soulevé trois problèmes majeurs auxquels le Gouvernement du Mali avait été confronté concernant le régime de sanctions. Le premier était lié au fait que le Groupe d’experts, en charge de surveiller la mise en œuvre des sanctions, avait fréquemment outrepassé son mandat en s’intéressant à des sujets tels que les choix de partenariats du Mali. Le deuxième problème portait sur la coopération entre le Gouvernement malien, le Comité de sanctions et le Panel d’experts, tandis que le troisième était lié aux domaines d’enquête du Groupe d’experts.
Toutefois, l’Ambassadeur KONFOUROU a également évoqué les défis auxquels le Mali et les pays de la région étaient confrontés pour appliquer le régime de sanctions, notamment en ce qui concerne l’interdiction de voyager et le gel des avoirs. Il a également souligné la nécessité d’une coopération régionale et internationale pour l’efficacité de ces sanctions.
La déclaration a également abordé la demande récente du Mali visant à lever le régime de sanctions. Le Mali a plaidé en faveur de la fin de ce régime, car les raisons initiales de sa mise en place avaient évolué, notamment la cessation des affrontements entre les mouvements signataires de l’Accord et la revitalisation du dialogue direct inter-malien.
L’utilisation légitime du droit de veto par la Fédération de Russie a également été évoquée. Le Gouvernement du Mali a exprimé sa gratitude envers la Russie pour avoir défendu les intérêts légitimes du Mali et pour avoir contribué à mettre fin au régime de sanctions qui, selon le Mali, était devenu un instrument aux mains de certains pays hostiles.
Par ailleurs, l’Ambassadeur KONFOUROU a réaffirmé l’engagement du Mali envers la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, tout en espérant une nouvelle ère de stabilité et de progrès pour son pays.
Cette déclaration franche et détaillée de l’Ambassadeur Représentant permanent du Mali offre un aperçu important des défis et des évolutions récentes dans le contexte de la paix et de la sécurité au Mali, tout en mettant en lumière les enjeux liés aux sanctions et à l’utilisation du droit de veto au sein des Nations Unies.
Pour terminer, il a rassuré que le retrait de la MINUSMA et la fin du régime de sanctions ne signifient pas la fin de la coopération entre la République du Mali et l’Organisation des Nations Unies. A l’en croire, le Mali demeure un membre à part entière des Nations Unies et, à ce titre, le Gouvernement entend poursuivre sa coopération avec les programmes, les fonds et les agences du système des Nations Unies déjà présents au Mali, y compris en continuant d’assurer leur sécurité.