A moins de 3 mois de la COP 28, quels sont les pays qui respectent l’Accord de Paris ?

La COP 28 se déroulera du 30 novembre au 12 décembre 2023, à Dubaï aux Emirats Arabes Unis. L’Accord de Paris signé en 2015 et censé résoudre les problèmes environnementaux du monde, demeure toujours un mirage.   

La COP (Conference of Parties, ou Conférence des Parties en français), est un sommet international sur le climat qui s’inscrit dans une dynamique politique ayant commencé au début des années 70. Si la COP 21 est plus souvent citée que d’autres ayant eu lieu avant ou après, c’est qu’elle a donné lieu à l’Accord de Paris sur le climat, premier accord considéré comme universel traitant du changement climatique et proposant des mesures pour ralentir ce phénomène. La COP21 (30 novembre – 10 décembre 2015) a donné naissance à un accord international sur le climat validé par les 195 pays participants.

Plus de 50 ans de discussions internationales sur le climat  

Les débuts de la coopération internationale pour l’environnement remontent à plus de 50ans. La première réunion internationale dédiée à l’environnement a eu lieu en 1972 à Stockholm ; il s’agit de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement, parfois appelée Conférence de Stockholm ou encore Premier Sommet de la Terre. Les avancées faites lors de cette rencontre ont été : la mise en lumière des enjeux environnementaux ; la création du Programme des Nations Unies pour l’environnement ; l’adoption d’un plan de lutte contre la pollution et la mise en place d’une conférence internationale devant se tenir tous les dix ans pour faire le point sur l’état de la Terre.

La rencontre internationale suivante sur ce thème ayant eu un impact fort est le troisième Sommet de la Terre qui s’est déroulé à Rio de Janeiro en 1992. Cette Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement a été une réunion de grande ampleur, plus d’une centaine de chefs d’Etat et 1500 organisations non-gouvernementales (ONG) étaient présents et elle a donné naissance à plusieurs textes : le programme Agenda 21 qui présente des recommandations destinées aux collectivités territoriales (régions, départements et communes) ; la Convention sur la diversité biologique, un traité affirmant la nécessité de la conservation, l’utilisation durable et le partage juste et équitable de la biodiversité en tant que ressource ; la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification ; et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) reconnaît les principes de précaution, des responsabilités communes mais différenciées et du droit au développement.

C’est dans ce contexte qu’intervient la COP 21 en 2015 à Paris en France. L’accord qui a été conclu visait trois objectifs à savoir fournir aux pays en développement des ressources financières pour atténuer les changements climatiques, renforcer la résilience et accroître les capacités d’adaptation aux effets produits par ces changements. Son objectif primordial était toutefois de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels ». Un accord historique au vu du nombre de pays participants (195, mais 194 ayant ratifié l’accord) ; puisqu’il permettait de contenir la hausse des températures, d’atteindre la neutralité carbone, en favorisant l’engagement financier des pays développés et en intégrant la société civile.

Un accord pas entièrement juridiquement contraignant  

Comme il fallait s’y attendre dès la publication des résolutions, plusieurs critiques et réserves ont été faites à l’encontre de l’Accord de Paris ; parmi lesquelles celle qui consiste à dire qu’il n’est pas entièrement juridiquement contraignant. Certaines ONG regrettant que chaque pays soit laissé libre de fixer ses propres objectifs et craignant que cela ne les encourage pas à faire suffisamment d’efforts pour ralentir le réchauffement climatique de manière significative. Une critique justifiée puisque moins de deux ans après la signature de cet accord, le président américain (Donald Trump élu en 2016) tournait le dos à la planète et à la réalité du réchauffement climatique en annonçant, le 1er juin 2017, le retrait isolé des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Le 45ème président des Etats Unis opposé systématiquement à cet accord, respectait juste là une promesse de campagne. Lui dont le slogan était « Make America Great Again », arguait que l’enjeu politique des emplois américains est plus important ; en soutenant que l’avenir de l’Accord et son application sont incertains.

Au vu de la situation actuelle et en observant le fait que peu de pays respectent l’Accord de Paris, peut-on logiquement donner raison à Donald Trump ? Oui, car le Sommet sur le pacte financier mondial qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 juin dernier, n’a pas apporté de réponses concrètes quant à la manière de financer les problématiques liées aux questions climatiques. Et pourtant, la quarantaine de gouvernants qui se sont réunis dans la capitale française avaient pour objectif de tenter de faire face aux problèmes de surendettement et de transition climatique.

 La Gambie est le seul pays qui respecte les Accords de Paris

A ce jour et selon l’étude Climate Action Tracker (un groupe de recherche ayant pour objectif de suivre les actions des gouvernements pour parvenir à leur réduction des émissions de gaz à effet de serre au regard des accords internationaux), sur les pays signataires, la Gambie est le seul pays qui respecte les Accords de Paris. Toujours selon cette étude, quelques pays sont en voie d’atteindre ces objectifs comme le Costa Rica, l’Éthiopie, le Kenya ou encore le Maroc. Les plus gros émetteurs et donc les mauvais élèves restent la Chine, l’Australie, la Russie ; et plus inquiétant, les émissions mondiales sont deux fois trop élevées par rapport à l’objectif fixé pendant les Accords de Paris.

C’est un vœu pieux de souhaiter que la COP 28 apportera des solutions aux problèmes liés au changement climatique. Et pour cause, elle sera présidée par Sultan Al Jaber, le ministre de l’Industrie émirati et PDG de la compagnie nationale Abu Dhabi National Oil Company (une entreprise qui ne respecte pas les normes environnementales selon Climate Action Network). Il faut toutefois lui accorder la présomption de bonne foi et… wait and see.

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